« Que ton aliment soit ta seule médecine. » Cette phrase d'Hippocrate, père de la médecine, résonne aujourd'hui plus que jamais à l'heure où nous redécouvrons les vertus puissantes du vivant, et notamment des plantes. Avez-vous déjà ressenti cette envie profonde de vous reconnecter à des solutions naturelles pour prendre soin de vous ?
Longtemps reléguée au rang de remède de grand-mère, la phytothérapie connaît un véritable renouveau dans notre société moderne. Face aux effets secondaires des médicaments chimiques, aux diagnostics parfois expéditifs, et à notre volonté croissante de prendre soin de nous autrement, nous sommes nombreux à nous tourner vers les plantes médicinales pour soulager nos maux du quotidien.
Mais la phytothérapie, ce n'est pas seulement boire une tisane pour dormir. C'est une médecine à part entière, utilisée depuis des millénaires dans toutes les civilisations du monde, et aujourd'hui appuyée par des études scientifiques de plus en plus solides.
Dans cet article, vous découvrirez l'histoire fascinante de cette pratique ancestrale, les recherches qui prouvent son efficacité, les bienfaits concrets qu'elle peut vous apporter, et comment l'intégrer simplement et intelligemment dans votre quotidien. Prêt à redonner une place essentielle aux plantes dans votre vie ? Alors, plongeons ensemble dans l'univers de la phytothérapie.
1. Qu'est-ce que la phytothérapie ? Une médecine naturelle aux racines millénaires
Avant de parler des bienfaits ou de l'efficacité de la phytothérapie, il est essentiel de bien comprendre ce qu'elle est — et ce qu'elle n'est pas. Derrière ce terme parfois perçu comme flou ou folklorique se cache une discipline rigoureuse, riche d'une tradition millénaire et aujourd'hui étudiée par la science moderne.
1.1. Une définition simple (mais essentielle) de la phytothérapie
La phytothérapie désigne l'usage des plantes médicinales — ou de leurs extraits — à des fins préventives ou curatives. Imaginez votre cuisine comme une pharmacie naturelle : il peut s'agir de fleurs, de feuilles, de racines, de graines, ou d'écorces, utilisées sous forme d'infusions, de poudres, de gélules, de teintures ou encore d'huiles. L'objectif est clair : accompagner ou soulager certains troubles grâce aux principes actifs naturellement présents dans les végétaux.
À la différence de l'homéopathie, qui repose sur une dilution extrême des substances, ou de l'aromathérapie, qui utilise uniquement les huiles essentielles extraites de plantes, la phytothérapie travaille souvent avec la plante entière ou une partie spécifique, en respectant son équilibre naturel.
"Mais la phytothérapie, ce n'est pas seulement boire une tisane pour dormir. C'est une médecine à part entière, utilisée depuis des millénaires dans toutes les civilisations du monde, et aujourd'hui appuyée par des études scientifiques de plus en plus solides."
1.2. Phytothérapie vs aromathérapie : ne confondez plus !
Bien qu'elles soient souvent confondues, ces deux approches ne sont pas interchangeables. L'aromathérapie fait partie intégrante de la phytothérapie, mais elle n'en est qu'une branche. Elle utilise uniquement les huiles essentielles, très concentrées, extraites par distillation. Pensez à l'aromathérapie comme à un concentré de parfum par rapport à une eau de toilette : l'effet est plus intense, mais demande plus de précautions.
À l'inverse, la phytothérapie traditionnelle utilise des préparations plus douces, comme les tisanes ou les macérats, qui sont mieux tolérées, notamment chez les enfants ou les personnes sensibles. Cette distinction est très importante, car les huiles essentielles ne sont pas sans danger. Leur usage requiert une vraie connaissance, là où les formes galéniques de la phytothérapie (la « galénique » désigne simplement la forme sous laquelle un remède est préparé et présenté pour être utilisé comme les gélules, les tisanes) sont souvent plus accessibles au grand public.
1.3. Pourquoi ce retour en force aujourd'hui ?
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vos grands-parents semblaient avoir moins de troubles chroniques que nous aujourd'hui ? Avec la montée des préoccupations liées à la santé mentale, à la pollution environnementale et au besoin d'autonomie en matière de santé, la phytothérapie retrouve aujourd'hui une place centrale dans nos foyers. Ce n'est plus un savoir marginal réservé aux passionnés de nature : c'est une tendance de fond.
Elle séduit aussi bien les jeunes adultes en quête de solutions naturelles que les professionnels de santé, de plus en plus nombreux à l'intégrer comme approche complémentaire. Le tout soutenu par une demande croissante pour des produits issus de l'agriculture biologique, durables et respectueux du vivant.
Cette renaissance ne tient pas seulement d'un effet de mode : elle repose sur un besoin profond de revenir à l'essentiel, de faire confiance à la nature, et de renouer avec un savoir ancestral remis au goût du jour.

2. Petite histoire de la phytothérapie : des traditions ancestrales à la médecine moderne
Depuis que l'humanité existe, elle cherche dans la nature de quoi se nourrir, mais aussi de quoi se soigner. La phytothérapie ne date donc pas d'hier : elle est sans doute l'une des premières formes de médecine utilisée par l'homme. Cette partie vous propose un voyage à travers le temps, pour comprendre comment les savoirs liés aux plantes ont traversé les siècles… jusqu'à s'imposer aujourd'hui comme une approche thérapeutique crédible et reconnue.
2.1. Des Égyptiens aux Chinois : les premières traces de médecine par les plantes
Les plus anciens témoignages d'usages thérapeutiques des plantes remontent à plus de 5 000 ans. Imaginez les prêtres égyptiens dans leurs temples, préparant méticuleusement des onguents à base d'aloès pour soigner les blessures des ouvriers des pyramides. Le Papyrus Ebers, datant de 1 500 avant J.-C., recense des centaines de préparations à base de plantes comme l'ail, la myrrhe ou encore l'aloès.
Du côté de la Chine, l'un des textes médicaux fondateurs, le Shennong Bencao Jing, compilé entre le Ier siècle avant et le Ier siècle après J.-C., décrit près de 365 plantes médicinales. Certaines sont encore utilisées aujourd'hui, comme le ginseng ou la réglisse, preuve de leur efficacité éprouvée par le temps.
L'Inde ancienne, avec l'Ayurvéda, a elle aussi développé une tradition phytothérapeutique riche, reposant sur la connaissance de milliers de plantes et de leurs synergies. Ces traditions, bien que différentes dans leurs approches, partagent une même idée fondamentale : la nature a le pouvoir de rééquilibrer le corps et l'esprit.
2.2. L'herboristerie médiévale et les savoirs populaires
Au Moyen Âge, les savoirs botaniques se transmettent essentiellement dans les monastères, grâce aux moines qui cultivent et étudient les plantes médicinales dans leurs jardins. Pouvez-vous imaginer ces jardins simples, véritables pharmacies à ciel ouvert, où chaque plante avait sa place et son usage précis ?
Le Capitulaire de Villis de Charlemagne, vers l'an 800, impose même la culture de plantes spécifiques dans les domaines royaux. L'herboristerie devient alors un savoir pratique, accessible, ancré dans la vie quotidienne.
En parallèle, les "guérisseuses" ou "sorcières" des campagnes transmettent oralement un savoir empirique, souvent redouté ou marginalisé, mais profondément ancré dans l'expérience. Ces connaissances populaires, bien que non codifiées, ont contribué à préserver l'usage des plantes à travers les siècles, comme un fil invisible reliant nos ancêtres à nous.
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Livres anciens et planches botaniques d’herboristerie
2.3. L'évolution vers une reconnaissance scientifique
À partir du XIXe siècle, avec le développement de la chimie, les chercheurs commencent à isoler les principes actifs des plantes. C'est ainsi qu'on découvre par exemple la salicyline dans l'écorce de saule (précurseur de l'aspirine), la morphine dans le pavot, ou la quinine dans le quinquina.
Peu à peu, la médecine moderne se tourne vers les molécules "pures" issues des plantes, au détriment des remèdes traditionnels complets. La phytothérapie perd alors du terrain, jugée trop empirique et peu "scientifique". C'est comme si l'on avait voulu comprendre une symphonie en étudiant chaque note isolément, perdant ainsi la magie de l'ensemble.
Mais depuis la fin du XXe siècle, un mouvement inverse s'amorce. Les effets secondaires des médicaments de synthèse, les résistances croissantes aux antibiotiques, et l'intérêt du public pour les médecines douces redonnent à la phytothérapie ses lettres de noblesse. Aujourd'hui, de nombreuses études valident son efficacité pour certaines indications, et elle est même enseignée dans certaines facultés de pharmacie..
2.4. La phytothérapie en France et en Europe aujourd'hui
En France, la phytothérapie est reconnue comme une médecine complémentaire. Certains médicaments à base de plantes bénéficient d'une autorisation de mise sur le marché délivrée par l'ANSM ( Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé). Les pharmaciens peuvent conseiller des traitements phytothérapeutiques en vente libre, et de plus en plus de médecins l'intègrent à leur pratique.
À l'échelle européenne, l'EMA (Agence Européenne des Médicaments) encadre les plantes médicinales et publie des monographies officielles. Certains pays, comme l'Allemagne, l'Autriche ou la Suisse, sont particulièrement en avance et considèrent la phytothérapie comme une composante à part entière du système de soins.
3. La phytothérapie est-elle vraiment efficace ? Ce que disent les études scientifiques
Si l'histoire de la phytothérapie est impressionnante, reste une question cruciale : fonctionne-t-elle vraiment ? Comment faire la part entre tradition et science, entre sagesse populaire et preuves objectives ? Aujourd'hui, de nombreuses plantes médicinales ne se contentent plus d'un usage empirique : elles sont scrutées à la loupe par la science moderne.
3.1. Des preuves cliniques sur les plantes les plus connues
Plusieurs plantes largement utilisées en phytothérapie ont fait l'objet d'études rigoureuses, avec des résultats parfois très convaincants. Prenons l'exemple du millepertuis : cette petite fleur jaune aux vertus antidépressives a été évaluée dans de nombreuses études pour son efficacité dans les troubles dépressifs légers à modérés. Une méta-analyse publiée dans le British Medical Journal en 2008 a révélé qu'il était plus efficace qu'un placebo, et aussi efficace que certains antidépresseurs, avec moins d'effets secondaires.
De même, la valériane, cette "plante du sommeil" utilisée depuis l'Antiquité, est régulièrement étudiée pour ses effets apaisants. Un essai clinique randomisé publié dans Sleep Medicine Reviews a montré une amélioration de la qualité du sommeil chez les personnes souffrant d'insomnie légère à modérée. Le ginkgo biloba, cet arbre millénaire, est quant à lui étudié pour ses effets potentiels sur les troubles cognitifs liés à l'âge, avec des résultats mitigés mais prometteurs dans certains cas.
"En phytothérapie, le contexte d'usage — rituel de préparation, temps accordé à soi, connexion avec la nature — participe à l'effet bénéfique."
3.2. Phytothérapie et placebo : que faut-il en penser ?
Comme pour toute approche thérapeutique, la question de l'effet placebo se pose. Certaines plantes semblent moins efficaces que leur réputation le laisse croire lorsqu'elles sont testées dans des conditions scientifiques strictes.
L'effet placebo lui-même n'est pas à sous-estimer : c'est une réponse réelle du corps à l'acte de soin, à l'intention thérapeutique, et à la confiance en la méthode. En phytothérapie, le contexte d'usage — rituel de préparation, temps accordé à soi, connexion avec la nature — participe à l'effet bénéfique.
L'accompagnement, la relation à la plante, et la régularité du geste peuvent renforcer cette dynamique. Cela ne disqualifie pas la pratique, mais invite à l'envisager dans toute sa complexité, comme une approche holistique qui soigne autant le corps que l'esprit.
3.3. Les limites actuelles de la recherche (et ce qui reste à prouver)
Il est important de rester lucide : toutes les plantes ne sont pas égales face à la preuve scientifique. Les protocoles d'étude sont souvent calqués sur ceux des médicaments classiques, ce qui ne s'adapte pas toujours à la complexité du végétal ou aux préparations artisanales.
De plus, le financement de la recherche en phytothérapie reste limité : les plantes, étant non brevetables, attirent peu l'industrie pharmaceutique. C'est un peu comme si l'on demandait à un artisan boulanger de prouver scientifiquement que son pain fait maison est meilleur que celui de l'industrie : la démarche a ses limites.
Par ailleurs, la qualité des extraits, la partie de la plante utilisée, le mode de préparation et même la saison de récolte influencent considérablement les résultats — autant de variables difficilement standardisables. Néanmoins, les bases de données scientifiques dédiées aux plantes médicinales s'étoffent chaque année, et les monographies officielles permettent déjà de distinguer les plantes efficaces de celles dont l'usage repose uniquement sur la tradition.

4. Les bienfaits de la phytothérapie : des plantes pour chaque problème de santé
Si la phytothérapie séduit autant aujourd'hui, ce n'est pas uniquement par effet de mode ou pour son image naturelle. C'est parce qu'elle répond à des besoins concrets du quotidien, avec des résultats tangibles dans de nombreux domaines. Vous arrive-t-il de vous sentir dépassé par le stress, de mal digérer après les repas, ou de tourner en rond dans votre lit le soir ? La nature a peut-être la solution qui vous convient.
4.1. Stress, sommeil, digestion, douleurs… les plantes qui soulagent
Le stress est l'un des premiers motifs de consultation en phytothérapie, et pour cause ! Des plantes comme la passiflore, cette fleur aux pétales complexes venue d'Amérique du Sud, la valériane aux racines odorantes, ou l'eschscholtzia au doux nom de "pavot de Californie", sont connues pour favoriser la détente sans induire de somnolence excessive. Elles aident à mieux gérer les tensions nerveuses, les troubles anxieux légers ou les insomnies ponctuelles.
Côté digestion, la nature offre un véritable cabinet de curiosités thérapeutiques. Le fenouil, avec ses graines au goût anisé, et la menthe poivrée, fraîche et vivifiante, facilitent la digestion et réduisent ces ballonnements si désagréables après un repas. Le boldo, petit arbuste chilien, et l'artichaut, ce légume que vous connaissez bien, soutiennent la fonction hépatique et peuvent être très utiles après un repas trop riche ou en cas de digestion paresseuse.
Pour les douleurs légères, musculaires ou articulaires, certaines plantes comme l'harpagophytum (surnommé "griffe du diable" pour ses fruits crochus), le curcuma doré, ou la reine-des-prés aux petites fleurs blanches, possèdent des propriétés anti-inflammatoires naturelles. Bien utilisées, elles permettent souvent de limiter le recours systématique aux antalgiques classiques.
Conseil pratique : Préparez-vous une "trousse de secours végétale" avec cinq plantes de base : camomille pour l'apaisement, menthe poivrée pour la digestion, thym pour les voies respiratoires, lavande pour la détente, et gingembre pour les nausées et la vitalité.
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Moment de détente avec une tisane aux plantes médicinales
4.2. Phytothérapie et immunité : renforcer son corps naturellement
À l'approche de l'hiver ou en période de fatigue, certaines plantes médicinales peuvent soutenir votre système immunitaire comme de fidèles alliées. L'échinacée, cette marguerite pourpre originaire d'Amérique du Nord, est probablement la plus connue pour son action préventive contre les infections hivernales. Elle stimule les défenses naturelles et peut aider à réduire la durée des symptômes.
Avez-vous déjà goûté au ginseng, cette racine étonnante venue d'Asie ? En tant qu'adaptogène, elle aide l'organisme à s'adapter aux différents stress et à maintenir son équilibre. La propolis, ce "mastic" fabriqué par les abeilles, possède des propriétés antimicrobiennes remarquables, tandis que le thym, que vous utilisez peut-être déjà en cuisine, est un antiseptique naturel puissant.
Ces plantes sont souvent utilisées en cure de quelques semaines, en prévention ou en accompagnement d'un traitement. Sans promettre d'immunité magique, la phytothérapie peut clairement jouer un rôle dans le maintien d'un bon équilibre général et dans la prévention des petits maux saisonniers.
Conseil pratique : Dès les premiers froids, préparez votre "potion d'hiver" : mélangez du miel, du citron, du gingembre frais râpé et une pincée de curcuma dans de l'eau chaude. Buvez cette préparation chaque matin pendant trois semaines pour booster naturellement vos défenses.
4.3. Peut-on remplacer les médicaments par les plantes ?
C'est une question fréquente, et la réponse mérite d'être claire et honnête : non, la phytothérapie ne remplace pas toujours un traitement médical. Certaines plantes ont des effets réels, prouvés, mais elles ne sont pas forcément suffisantes dans les cas graves, aigus ou chroniques.
Imaginez votre santé comme un jardin : les plantes médicinales sont excellentes pour l'entretien quotidien, la prévention, et les petits réglages. Mais si une tempête ravage votre jardin, vous aurez peut-être besoin d'outils plus puissants pour le remettre en état. Elles peuvent cependant jouer un rôle de soutien précieux, notamment dans les troubles fonctionnels ou les déséquilibres liés au mode de vie.
Dans certains cas — troubles digestifs bénins, stress léger, troubles du sommeil, douleurs modérées —, la phytothérapie peut être envisagée en première intention, sous réserve de respecter les dosages et contre-indications. Mais toute substitution à un traitement prescrit doit se faire avec l'avis d'un professionnel de santé.
L'approche la plus raisonnable reste celle de la complémentarité : utiliser la puissance des plantes comme une ressource parmi d'autres, dans une vision globale du bien-être. La phytothérapie devient alors un outil précieux, à la fois doux, efficace et profondément connecté à notre environnement.
5. Comment utiliser les plantes médicinales chez soi sans danger
La phytothérapie ne se pratique pas uniquement dans le cadre d'une consultation ou d'un traitement prescrit : elle s'invite facilement à la maison, dans les gestes du quotidien. Une tisane le soir, une cure de gélules pour renforcer l'immunité, quelques gouttes de teinture-mère en soutien digestif… Mais comment transformer votre cuisine en véritable pharmacie naturelle, sans risquer de vous tromper ?
5.1. Les formes galéniques : tisanes, gélules, teintures, huiles…
La phytothérapie se décline en une multitude de préparations, plus ou moins concentrées et faciles à utiliser. La forme la plus connue et la plus accessible est sans doute la tisane ou l'infusion. Elle est idéale pour les plantes agissant sur la digestion, le sommeil ou le stress. C'est une approche douce, accessible, qui permet d'établir un véritable rituel de soin avec soi-même.
Pour une action plus ciblée ou prolongée, les gélules ou comprimés contenant des extraits standardisés offrent une posologie précise, tout en facilitant le suivi du traitement. Ce format est particulièrement recommandé pour les cures, notamment sur plusieurs semaines. C'est un peu comme avoir une pharmacie de poche, pratique pour les personnes actives.
Les teintures-mères, quant à elles, sont des préparations hydroalcooliques concentrées, à prendre sous forme de gouttes. Elles agissent plus rapidement que les tisanes, mais demandent une vigilance particulière sur les dosages, notamment en cas de grossesse, d'allaitement ou de prise médicamenteuse.
Enfin, certaines plantes révèlent leurs secrets en application externe : huiles végétales infusées (comme l'huile de millepertuis pour les courbatures), bains relaxants, ou cataplasmes apaisants. Le choix de la forme dépend du type de trouble à traiter, de l'intensité souhaitée et de votre mode de vie.
"Faire le choix d'une phytothérapie responsable, c'est aussi respecter la plante elle-même, sa saisonnalité, son écosystème, et l'art de l'utiliser avec justesse."
5.2. Les erreurs à éviter quand on débute
La phytothérapie, bien que naturelle, n'est pas sans risques. L'une des erreurs les plus courantes est de croire que "naturel" signifie automatiquement "inoffensif". Détrompez-vous ! Certaines plantes peuvent interagir avec des traitements médicamenteux, provoquer des réactions allergiques ou être toxiques à forte dose.
Pensez-vous qu'il soit judicieux de mélanger plusieurs plantes aux effets similaires ? Par exemple, associer valériane, passiflore et aubépine pourrait créer un effet sédatif trop puissant. Il faut donc respecter les dosages indiqués, ne pas multiplier les plantes aux effets similaires, et éviter les cures prolongées sans interruption.
Un autre piège fréquent est l'autodiagnostic mal fondé : se soigner soi-même sans comprendre l'origine réelle de ses symptômes peut retarder un traitement adapté. Si vos troubles persistent ou s'aggravent, n'hésitez pas à consulter un professionnel.
Enfin, l'achat de plantes sur internet ou en boutique non spécialisée expose à des risques de mauvaise qualité, de contamination, ou d'étiquetage approximatif. Comme pour l'alimentation, la traçabilité et la qualité sont essentielles.
5.3. Où acheter ses plantes en toute confiance ?
Pour garantir la qualité et la sécurité de vos produits, privilégiez les herboristeries de confiance, les pharmacies spécialisées, ou les marques certifiées en phytothérapie. Recherchez des labels comme AB (Agriculture Biologique), Ecocert, ou des certifications de bonnes pratiques de fabrication.
Certaines marques françaises spécialisées dans les extraits de plantes offrent une traçabilité complète, du champ au flacon. C'est votre garantie d'avoir des produits sûrs et efficaces. De plus, les professionnels qualifiés (pharmaciens formés en phytothérapie, naturopathes diplômés, herboristes expérimentés) peuvent vous conseiller sur les meilleures associations de plantes, les dosages adaptés à votre profil, et les contre-indications éventuelles.
Faire le choix d'une phytothérapie responsable, c'est aussi respecter la plante elle-même, sa saisonnalité, son écosystème, et l'art de l'utiliser avec justesse. C'est honorer cette alliance millénaire entre l'humain et le végétal.
5.4. Quelques conseils pratiques
Commencez par observer les plantes que vous avez déjà chez vous. Le thym de votre jardinière n'est pas seulement un condiment : c'est un antiseptique naturel puissant. Prenez l'habitude de vous préparer une infusion de thym frais quand vous sentez un début de mal de gorge.
Ce soir, remplacez votre thé habituel par une tisane de camomille. Prenez le temps de sentir son parfum, d'apprécier sa couleur dorée, de savourer sa douceur. C'est votre premier pas vers une relation consciente avec les plantes.
Créez votre propre jardin sur votre balcon ou rebord de fenêtre. Commencez par trois plantes faciles : menthe, thym et lavande. Vous aurez ainsi vos premiers remèdes maison à portée de main.
Si vous traversez une période de stress ou de baisse de moral, essayez une cure de trois semaines d'infusion de millepertuis, à raison d'une tasse le matin et une le soir. Attention cependant aux interactions médicamenteuses : consultez votre pharmacien avant de commencer.
Créez une relation de confiance avec un professionnel près de chez vous. Commencez par une consultation où vous exposerez vos besoins et vos antécédents. Cette démarche vous évitera bien des erreurs et optimisera vos chances de succès.

6. Conclusion : La nature comme alliée de votre santé
Depuis des millénaires, les plantes nous accompagnent pour soigner, apaiser, renforcer. Loin d'être une pratique dépassée ou anecdotique, la phytothérapie s'inscrit aujourd'hui comme une médecine douce, intelligente, et soutenue par des preuves de plus en plus nombreuses.
Que ce soit pour mieux dormir, digérer, vous détendre ou simplement renforcer votre immunité, elle offre des solutions accessibles, souvent simples, et profondément respectueuses de votre équilibre naturel. Elle vous invite à ralentir, à vous reconnecter à des gestes simples et authentiques, à redevenir acteur de votre bien-être.
Ce guide vous a permis de mieux comprendre ses origines, son fonctionnement, ses bienfaits et ses usages au quotidien. Il ne s'agit pas de remplacer la médecine conventionnelle, mais bien d'ouvrir la porte à une approche complémentaire, autonome et consciente, dans laquelle chacun peut redevenir acteur de sa santé.
Alors pourquoi ne pas commencer dès aujourd'hui à faire de la place aux plantes dans votre routine bien-être ? Écoutez votre corps, informez-vous, testez avec prudence et bienveillance envers vous-même. Laissez la nature vous montrer ce dont elle est capable, et découvrez cette sagesse végétale qui sommeille peut-être en vous.


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Sources :
https://www.ema.europa.eu/en/human-regulatory-overview/herbal-medicinal-products
https://ansm.sante.fr/page/les-medicaments-et-moi
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1087079205001000?via%3Dihub
https://www.vidal.fr/parapharmacie/phytotherapie-plantes.html
https://www.naturactive.fr/blog-sante-naturelle/guide-pratique/guide-de-la-phytotherapie
https://www.helsana.ch/fr/prives/savoir/medecine-complementaire/phytotherapie.html